Récit de course – Grand trail du Sancy 29/09/23 – 61 km 3500 m D+/- :
Nous sommes 4 à partir à l’assaut de ce Grand trail du Sancy au départ du Mont-Dore. Enfin 4 et 662 autres participants… Les conditions sont fraiches (3°) mais la journée s’annonce ensoleillée. La question de l’équipement nous a donc pas mal occupé la veille, comme tous les traileurs qu’on croisait dans les rues ^^ .
On plaisante dans le sas de départ où on s’est faufilé. Quentin me lance « la douleur n’est qu’une information »… cette phrase dite sous le ton de l’humour nous servira à chacun.
05h30 Départ ! Le peloton s’élance, Quentin et Benoit partent devant tandis que Geoffroy et moi partons plus doucement. Les 30 premiers kms seront les plus « simples et roulant » avec seulement 1/3 du D+. Je passe donc en mode « gestion » dès ce début de course et opte pour un petit rythme. J’aborde les 1ers pourcentages de la même manière et je commence à m’alimenter très tôt. Avec le froid qui sera encore plus pinçant sur les hauteurs, je me dis que la digestion pourrait devenir compliquée alors j’anticipe. Nous arrivons sur un plateau herbeux avec un long faux plat descendant avant de reprendre des pistes forestières.
A ma grande surprise au km 10, je rejoins Quentin qui est dans le mal. Son petit déj’ tardif passe mal. Je le rassure en lui disant que ça va finir par passer une fois que le soleil se lèvera. Je suis confiant pour la suite de sa course même si lui semble en douter. Il m’indique aussi que Geoffroy est bien devant.
Arrive le 1er ravito au 16ème km (Chamablanc – 1h47/259ème). Rapide arrêt, soupe et salami et je continue mon petit bonhomme de chemin. Le jour se lève et les couleurs dans ces sous bois sont magnifiques.
Aux alentours du 20ème km, je remonte sur Geoffroy. On discute un peu mais il semble caler à son tour et je le perds de vue.
Les premières crêtes arrivent, l’herbe est blanchie par le givre et le vent de face est bien présent. Quentin me redouble alors. Il semble s’être refait une santé ! Le temps d’enfiler ma veste je ne le vois déjà plus. Je suis content pour lui et reprend mon rythme. Nous redescendons au soleil, il commence à faire chaud. Nous repassons à l’ombre en sous bois, ça caille sec de nouveau. Le Yoyo thermique continue.
Le ravito de Prends-Toi-Garde au 30ème km arrive (3h49/249ème). Soupe et salami de nouveau mais la relance est cette fois ci plus difficile. J’ai les jambes lourdes et la hanche gauche irradie un peu. Je ne m’inquiète pas, la hanche, je connais et les jambes iront mieux en reprenant la marche durant la longue ascension qui se profile. « La douleur n’est qu’une information », je souri à cette pensée.
Arrivé au sommet du Puy de la Tache (1629m), 2 avions de chasses nous passent juste au-dessus de la tête en nous saluant d’un coup d’aile. La ligne de crête se profile sur les 4 prochains Puy et nous dominons désormais un sacré panorama ! Le froid n’est plus d’actualité mais cela m’a comme irrité les bronches. Je tousse dès que j’accélère et j’ai l’impression d’être 1000 m plus haut en altitude. Je cours avec la tête alors je me limite à 145 bpm.
Je redescends vers le Col Croix Saint-Robert et gratte quelques places dans cette pente qui nous offre enfin un peu technicité. Je me pose 3 min au ravito du 40ème km (5h40/224ème), je refais le plein de barres céréales dans les poches avant du sac et zou mais la relance est ce coup-ci trop difficile. Faut s’y résoudre, je ne peux que marcher. Je fais le dos rond pendant ce coup de moins bien qui durera 1h30 et nous remontons sur 2 nouveaux Puy avant de redescendre dans la vallée de Chaudefour. Le terrain devient subitement très technique et cela me plait. Si la moyenne chute un peu, se concentrer complètement sur le chemin piègeux me sort un peu ma réflexion permanente. Je n’aurais pas réussi à rentrer dans une bulle de lâcher prise aujourd’hui et ce sera le seul regret de ma course.
Au km 47, je rejoins un nouveau petit groupe pour l’ascension en direction du Puy de Sancy. Ils connaissent le secteur et nous calculons le D+ restant qui est encore conséquent ! Je suis très en avance sur mes prévisions. Tant mieux car cela commence à devenir dur.
Le Puy de Sancy se profile (km 52 : 8h19/193ème) et nous rejoignons le parcours du trail du 19km en plus des nombreux randonneurs. C’est donc l’autoroute en pleine heure de pointe pour cette dernière grosse grimpette. Je me sens mieux alors j’attaque et me faufile à droite à gauche. Arrive la bascule et la redescente via des marches irrégulières en bois. Je fonce et fais la différence sur tout ce petit monde. Me reste plus qu’à gérer les 10 derniers kms. Les cuisses étant ce qu’elles sont… je ne ferais pas cette dernière partie descendante à tombeau ouvert cette fois-ci mais je regrapille tout de même encore de nombreuses places. Le soleil tape fort désormais et je commence à surchauffer et m’arrose la tête avec ce qu’il me reste d’eau.
Dernières encablures, l’arrivée arrive finalement plus tôt que prévu (61km au lieu de 63). Gros sprint final histoire de finir avec panache avant la bière (panach’/bière, vous l’avez 😉 ) bien méritée – Arrivée en 9h25 et 178ème.
Aaaaah, c’était quand même chouette cette journée !.
Romain.