Arrivé à Belle ile sur les coups de 21h00 le vendredi 15/09/2022, nous sommes récupérés par le reste de la famille qui est arrivé dans l’après-midi. Une fois arrivé au gite, nous préparons les affaires pour le lendemain et dodo. Le samedi le 16/09/2022 je me lève à 4h15 et prend mon petit déj. Je fini la préparation de mon sac en ajoutant 2 litres d’eau dans la poche d’eau. Départ du gite, il est 5h15, il y a une belle petite rosée. J’arrive sur la zone de départ, les seules personnes qui se trouve sur la route vont dans le même sens que moi. Le départ de la course est prévu à 6h00. J’en profite pour faire quelques photos de nuit. Dans ma tête je me répète :
J’ai la chance d’être là, je veux faire plus que 50km, je gère les cotes en marchant, cela ne vaut pas le coup de se blesser, le finir est un plus.
C’est un départ groupé, il n’y a pas de SAS. Après 200 mètres de plat on attaque par la première cote, cela met le ton tout de suite.
Partie n°1 de Le PALAIS à LOCMARIA : C’est une succession de montées, de descentes, une plage, du chemin monotrace et un tout petit peu de route. Tout ce parcours de nuit, avec sur la fin un magnifique levé de soleil sur la mer. Je suis bien, mes mollets ne se font pas sentir. J’arrive au premier ravito (17km) avec la banane et ça c’est très positif.
Partie n°2 de LOCMARIA à BANGOR : C’est la côte sauvage, les montées et descentes se succèdent, mais sont nettement plus dur. Le paysage à gauche est le même : la mer, par contre il n’y a plus de buisson, c’est un tapis végétal d’une 20ème de centimètre, la vue est dégagée et tu vois bien vers ou tu te diriges. Les cuisses sont raides, les articulations se font sentir, c’est supportable mais je reste bloque moralement sur ces mauvaises sensations. Je ne profite plus, je subis. J’arrive au deuxième ravito (36km), je veux tout arrêter. Je pensais voir ma famille, mais il est 10h30 et le départ du 20km pour mes enfants est à 11h et de l’autre côté de l’ile. Je mange un morceau, m’hydrate et prend la décision de continuer, toujours à l’esprit de faire plus de 50km.
Partie n°3 de BANGOR à SAUZON : C’est une partie de l’ile que je connais moins. Le parcours va nous faire rentrer plus dans les terres, sur des chemins empierrés large et des routes. Cela change c’est un peu plus plat, je me surprends même à bien courir sur toute ces portions. Je me mets à discuter avec un coureur et cela va nous emmener sur une 20ème de km. Je passe la barre des 50km, 1er objectif atteint. Mes mollets sont bien, les jambes sont lourdes, le moral revient, je continue d’avancer. On retrouve la cote un peu avant la pointe des poulains, c’est à nouveau du monotrace en monté et descente. Le parcours nous fait arriver par le bout de la ville, tout le monde applaudis le long du port. En arrivant au ravito (68km), toute ma famille est là pour m’attendre, c’est un moment chargée en émotion. Je m’arrête faire le plein d’eau, je mange un morceau et j’apprends que mon frère vient de gagner le 45km, autant dire que je recharge les batteries physiques et mentales.
Partie n°4 de SAUZON à LE PALAIS : Depuis la pointe des poulains, il y a dans le paysage un gros changement, on voit la cote de Quiberon, dans la tête je sais que c’est la dernière ligne droite, je rentre.
Pour finir c’est une succession de montée en escalier et de descentes très raide. C’est au 72ème km que mes mollets m’envoient un signal en restant contracté. Je peux marcher, mais la douleur se fait bien sentir sur le plat et les descentes. Rendu aussi près du but il est hors de question de ne pas boucler le tour de l’ile. Les barrières horaires sont en ma faveur, donc il y a plus qu’a.
Je me remettrais à courir à partir de la citadelle, on fait le tour du port, une dernière grimpette, environ 40 m de dénivelé en escalier, je rentre dans le bois du génie, passe dans l’enceinte du fort, passe la porte Vauban, c’est l’arrivée en bas de la cote, 500 mètres tout en descente, porter par la foule nombreuse.
Je passe l’arche après un périple de 81km avec un dénivelé de 2300m, fais-en 12h50min. Ma famille est présente, je suis fatigué mais pas cassé, je profite de cet instant. Je suis moins fatigué que lors de mon arrêt à BANGOR.
Je suis fier de mon parcours, même si je peux mieux faire. Cette course fait partie des évènements que je souhaitais cocher dans ma vie, ça s’est fait.
Si je dis que je peux mieux faire, c’est tout simplement parce que ma préparation s’est arrêtée le 31 Aout, mon mollet de gauche restait dur et je n’avais plus de flexibilité dans la cheville. Après un RDV chez l’Ostéopathe, très douloureux, j’ai interdiction de courir, au mieux je peux faire du vélo tranquillement. Les causes sont : trop d’efforts sans assez de récupération. Mon corps à emmagasiner les déchets (acide lactique) qui sont venu se coller sur les muscles les plus solliciter. L’ostéopathe ne pouvait pas me garantir que cela tiendrait, mais il n’y avait pas d’autres solutions aux vues de l’urgence.