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2022-04 Bretagne Ultra Trail (Locunolé) Benoit R

Salut à tous,

Comme tout le monde y va de son p’tit récit, je me dis que pour une fois, pourquoi ne pas partager mon expérience, c’est rare alors profitez-en ! ????
Alors voilà :
Bretagne Ultra Trail 59K (Locunolé – Port de Doëlan) – Finistère.
La course démarre à 9h30 le samedi 23/05 mais les navettes qui nous amènent au départ à Locunolé partent à 8h00 du port de Doëlan.
Arrivé la veille au soir, j’ai dormi dans mon van en profitant d’une superbe vue sur mer depuis le champ qui fait office de parking.
De nombreux vans et camping-cars sont déjà là, pour la plupart les gars qui font le 112K, qui part lui à 5h du matin.
Levé 6h le samedi matin, j’entends une pluie fine mais soutenue sur la tôle du camion… Raaah non fais chier, c’était pas prévu ça !!
P’tit dej, prépa du camel et du bonhomme, 7h15 se pointe et on frappe sur le van. Erwan, Seb, Clémence et Mathieu viennent d’arriver pour la navette, ils sont en avance les loustics !! Quelques mots et ils descendent au port, je les rejoindrais plus tard.
La pluie ne tombe plus, par précaution je range ma veste dans le camel et descend à mon tour en T shirt et gilet, il fait frais mais c’est agréable. Et bim, 200m avant le port, la méga averse !! Avec d’autres trailers, on se carapate sous un abri mais trop tard, le mal est fait, on se retrouve trempés avant d’attaquer, ça commence bien !!
Une accalmie se profile, On rejoint dare-dare les navettes qui nous attendent sur le port. La troupe est déjà installée tout au fond du bus, on dirait les sales gosses d’un voyage scolaire. ????
Je m’installe avec eux, on déconne pour évacuer la pression et on fait rire les trailers assis devant nous.
On debriefe un peu le parcours aussi, qu’on n’a pas vraiment étudié : les 30 premiers kms en forêt constituent la partie technique avec le plus de D+ (1400m sur l’ensemble du parcours), on longera en partie l’Ellée, puis les 30kms suivants après Quimperlé sont censés être plus roulants pour rejoindre les bords de la Laïta puis le chemin côtier en passant devant Guidel-plage, puis par Le Pouldu et enfin le port de Doëlan.
Locunolé, lieu du depart, on retire nos dossards sous un immense boulodrome, café-clopes-chiotte (ah non pas clopes…????), j’arrive à sécher \o/ et vient enfin l’heure tant redoutée du départ.
Derniers échanges sur nos stratégies de courses respectives. Ça veux partir doucement et de derrière. Pour ma part une barre dans le bas du dos me gêne depuis plusieurs semaines et avec les échéances à venir (6h VTT à Ernée le 01/05 et TKAL 32K 2000 D+ le 8/05), je décide de ne pas trop faire le malin et adopte la tactique commune.
9h30, top départ !! Un petit quart d’heure avant nous, une joelette est partie sur le circuit, bon courage à eux car ils vont certainement en baver dans les parties techniques et les 2 premiers du 112K sont déjà passés comme des avions !!
Ça part doucement derrière, voire même très doucement !! Sans forcer je double déjà beaucoup de concurrents, première grimpette, première partie technique,  ça bouchonne déjà. AH NON, ça va pas le faire, je décide donc de monter un peu le rythme pour m’extirper du paquet. Rapidement je trouve mon rythme entre 5:15 et 5:45mn au km, un petit groupe de 4-5 coureurs se forme, on progresse bien sur des singles forestiers ombragés ultra agréables et tortueux, mon terrain de jeu favori !! Les sensations sont bonnes et les jambes fonctionnent à merveille.
Premier ravito (liquide) aux environs du 20eme km, parti avec mon camel chargé à bloc je n’ai pas besoin de refaire le plein et m’arrête juste pour un verre d’eau et repart aussi sec, un pit stop de Formule 1 ????
Les kms s’enchaînent ensuite toujours en forêt et en bord de rivière, c’est agréable, il fait beau et bon, le terrain est top, les coups de cul et les descentes se passent sans difficultés. Le groupe s’etiole un peu et je fini par lâcher au train tout ce p’tit monde pour arriver sur Quimperlé avec un autre trailer. Le parcours nous fait tourner dans la ville, sur le bitume on relance bien, la ville est magnifique avec ce soleil.
Le deuxième ravito pointe son nez à la sortie de Quimperlé,  merde déjà 30kms, je les ai pas vu passer, moins de 3h… Le ravito est un buffet, il y a de tout, même du pâté et des rillettes !! Gourmand comme je suis je ne résiste pas au pâté et aux rillettes accompagnés d’un grand verre de soupe de légumes maison. Raaah ça fait du bien tout ça. Je prends mon temps et repart requinqué pour la deuxième partie de course, censée être plus roulante.
On rejoint rapidement les bords de la Laïta,  les chemins au ras de l’eau sont techniques, pleins de racines et de blocs de granit, la vue est magnifique et le soleil toujours aussi radieux, je m’eclate. Je retrouve mon rythme et la barre que j’avais au bas du dos se réveille enfin, mais tout en étant bien présente, elle ne me gêne quasiment pas pour courir, ouf, le terrain moins accidenté et les grands tronçons de route forestière y sont certainement pour quelque chose. Quelques longues montées plus tard dans lesquelles j’ai dépassé des trailers en mode marche, je m’aperçois que ça fait plusieurs kms que je cours sans rencontrer âme qui vive. Je me contente de la compagnie des écureuils qui voltigent dans les arbres. C’est assez déroutant et je me demande parfois si je suis sur le bon chemin, heureusement le balisage plutôt bien fourni me rassure.
Km 42, le ravito annoncé n’est pas là, tient bizarre, les coureurs que j’ai rejoins râlent un peu, mais moi je n’éprouve pas le besoin de m’arrêter,  tant pis si il n’y a pas ravito, qui plus est, je suis loin d’avoir vidé ma réserve d’eau. Finalement celui-ci sera au km 47 face à Guidel. Je m’arrête quand-même pour boire un peu et manger deux morceaux de banane et repart rapidement à l’assaut des chemins, toujours en forêt… Mais merde elle arrive quand la côte, ça fait un moment qu’on tourne dans l’embouchure !!
Et bim, au détour d’un sentier 1km plus loin, le voilà ce fameux chemin côtier,  allez plus que 11 bornes là-dessus, ça va passer crème comme on dit.
Mais il n’est pas si plat que ça ce sentier, on monte, on descend, on tourne, on relance, du sable, des cailloux, des marches, des criques que l’on ne voit pas et qui s’ouvre à nous au dernier moment, on ne nous épargne rien et km 50, je commence à sentir poindre le p’tit coup de fatigue fatidique. Le gars avec qui j’étais s’éloigne petit à petit, au train, comme j’avais pu le faire précédemment avec d’autres, je ne le reverrai plus avant la ligne d’arrivée…
Mon rythme baisse, j’oscille entre 6:00 et 7:00mn au km, en même temps, le terrain est piégeux avec ces blocs saillants et ces marches, je n’ai pas envie d’y laisser une cheville. Derrière moi il n’y a personne non plus, ça enlève une pointe de stress à mon âme de compétiteur et je continue donc sur cette allure de sénateur.
J’ai le temps de lever la tête et paf, j’en prends plein les yeux derrière mes lunettes de soleil, la vue est imprenable, la mer est d’huile et le ciel bleu sans un seul nuage, je me dis que je m’arreterais bien faire quelques photos, mais je ne suis pas là non plus pour faire le touriste et la peur des crampes me ravise. Tant pis, les images, elles seront dans ma tête et uniquement pour moi, hihi !!
Au loin je commence à entendre le speaker qui arrangue les spectateurs et interviewe les trailers à leur arrivée, ça sens bon l’écurie !!
Km 54.500, une dernière montée pour rejoindre les faubourgs de Clohar-Carnoët par le côté Est et on arrive sur le port de Doëlan, qui est juste en face sur l’autre rive, on nous fait faire le tour du port, cool, il est joli le coin.
Je regarde ma montre, merde 56kms, 5h45, il reste encore 3 bornes, par où qu’ils vont nous faire passer les loustics ? Je bascule rive Ouest en direction du port par un petit chemin en hauteur qui longe la rive, je croise de plus en plus de gens et de bénévoles qui m’encouragent et me disent “allez plus que 500m!”. C’est pas ce que me dit ma montre…
Et là au détour du chemin sur une hauteur, vue plongeante sur le port, l’arche d’arrivée et le petit virage avant d’y arriver, ils ont raison les gens, y’a plus que 500m!!
Je lâche ce qu’il me reste de chevaux (bon, on est plus près des poneys que des pur-sang arabes à ce moment là pour être franc !) et franchi la ligne d’arrivée en 5h48.
P’tain je suis sous les 6h… Quasi personne sous le barnum d’arrivée et le speaker qui vient vers moi, me tend son micro, me felicite et me demande comment ça c’est passé.
“Bah bien, super terrain, super parcours, ça tire un peu les jambes mais j’ai connu pire…”
Le gars rigole, me félicite à nouveau et m’annonce que je suis en top 20 !! Boudiou !!
Un nouveau trailer arrive, je file sous le barnum me restaurer (tartines de pâté,  rillettes, jambon, gâteaux apéros, coca, café, on ne se refait pas…????) et debriefe avec le coureur qui m’avait lâché au début du sentier côtier et qui m’avoue en avoir bien chié sur la fin avec la peur que je lui revienne dessus. Il me confirme qu’on est bien en top 20.
Eh bin, pour un gars qui devait partir à la cool et pas taper dedans… C’est râpé, mais je suis content.
Au final, un super parcours, des paysages à tomber, une météo top qui a bien aidé à tout ça, un chouette chrono et un beau top 20 qui fait plaisir…
On y retourne l’année prochaine ? Certainement.
La même distance? Mouarf, déjà fait du coup, mais paraît qu’il y a un 112K… ????????????… Affaire à suivre…
Désolé pour le récit qui s’est transformé en roman finalement, certains ont dû decrocher, mais comme je n’en fait pas souvent, on dira que ça compense pour les autres fois. ????
Allez à bientôt sur les chemins d’ici et d’ailleurs.
Trailerement vôtre.
Benoît

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