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2022-03 Trail du Kreiz Breizh (Pontivy) Romain C

Le trail du Kreiz Breizh de Pontivy (66km / 2000 D+)… Cela faisait plusieurs années que je le regardais celui-là ! Mais cette année, Je n’ai pas fait que le regarder… Pire, à la suite du Glazig, j’ai embrigadé 3 autres inconscients à le faire également. 😀 Benoit, Antoine et Yoann seront donc de la partie.

Tout commençait bien, petite soirée la veille sur le site de la ferme de Marie Guerzaille, la météo annonçait grand beau, j’avais passé le plus dur de ma grippe en milieu de semaine. Bref, y’avait de l’appréhension (normal) mais y’avait de l’envie.

7h00 : Nous sommes 339 à s’élancer de nuit. Le peloton quitte très vite la route de la ville pour rejoindre les sentiers superbement préparés par l’organisation. Je prends tout de suite mon rythme qui sera le mien pour les 33 prochains kms (10km/h). Une chose me frappe néanmoins dès le début de la course, personne ne parle, pas une blague de lancée, pas un mot, rien. Ça pose l’atmosphère…

Aux premières lueurs du jour sur des sentiers très sympas mais très nombreux, il fallait être bien attentif malgré le balisage. Je vois donc débouler derrière moi Antoine qui m’annonce s’être « un peu paumé » avec Benoit, et qu’ils ont entrainé un bon groupe de suiveurs dans leurs sillages… Ca me fait rire mais ça me met une piqûre de rappel car je serai assez régulièrement seul à courir durant cette 1ère partie de course. Je construis donc ces premiers 30 bornes avec la tête, je profite des beaux paysages, du levé de soleil et remonte petit à petit pour rejoindre la 1ère féminine. Un pointage aux environs du 27ème km me donne 61ème, à mon plus grand étonnement ! Mais cette info, j’aurais préféré ne pas la connaitre. Car à partir de là, j’ai un peu commencé à oublier la gestion pour me focaliser sur le classement et continué ma progression. Erreur ! La perspective de faire un top 50 à l’arrivée (càd, l’orgueil, disons-le) a pris le dessus sur la raison…

Avec les premières grosses difficultés arrive un franc soleil et la chaleur qui l’accompagne, relative mais inhabituelle pour nous en cette fin d’hiver. Nous qui étions parti à la fraiche… Ces dénivelés abrupts dans la lande cassent littéralement la moyenne mais n’atteignent pas encore le moral, car le corps va bien. Je me dis qu’Antoine et Benoit, très fort sur ces terrains vont cartonner aujourd’hui.

4h de course sont passés et toujours pas de coup de fatigue. Je me prends à rêver d’une fin de course sans coups durs, finissant « relativement frais ». J’écourte donc mes pauses aux ravitos au strict nécessaire logistique sans penser que la machine aurait peut-être besoin de refroidir 5 min.

45ème km, les choses se compliquent pour moi (bah tiens !) J’ai de plus en plus de mal à manger mais je me dis que ça finira par passé. 49ème km, ravito liquide. Mes douleurs sur le devant des hanches me reprennent comme ce fut le cas au Glazig. Je m’étire donc et me rince la tête à grande eau pour retrouver de la lucidité qui commence sérieusement à foutre le camp.

Km 50, rien ne va plus. Les sentiers ultras techniques à flanc de coteaux et au milieu des rochers font monter mon cardio et me donnent la nausée, la tête me tourne… Résultat, coup de chaud, je tombe. Heureusement du côté des rochers et pas du ravin. Le concurrent qui était avec moi m’aide à m’allonger et à me mettre les jambes en l’air contre un arbre. J’ai le poignet en sang et une énorme envie de fermer les yeux, d’arrêter là le supplice. Après 5/10 min dans cette position à entendre les poursuivants me questionner sur mon état, je les rassure tous mais au fond, je ne suis pas bien serein. Il faut que je me relève, poursuivre au moins jusqu’aux prochains bénévoles pour abandonner. Je repars et me voilà pris de frissons maintenant…

Bon à ce moment-là, tout le registre habituel avec son langage fleuri y passe : « sport à la con, plus jamais je fais du long, faut être débile pour faire ça, ça t’apprendra à te croire meilleur que tu ne l’es etc. ». Je continue de me faire doubler, je regarde ma montre bien trop souvent, ce qui me rend dingue, je marche et alterne ma décision d’abandonner ou non toutes les 10 secondes. De toute façon, on est sur des sentiers perdus et loin de tout, « personne ne va venir te chercher alors avance» !

Ravito du 58ème km. J’ai cru que je n’y arriverais jamais. Je m’assois à l’ombre, profite d’une soupe et je discute avec les bénévoles sur ce qu’il reste. Encore ou plus que 8 km (c’est selon), environ 1h30 m’indique-t-on… un monde pour moi à ce moment-là. Mais allez, « c’est dans la tête tout çaaa ! » Je repars en trottinant dans une grande descente entourée de champs de colza et entends quelqu’un crier. J’ai loupé le chemin qui partais à gauche et je dois donc remonter de 300m en arrière. Je ne vous fais pas un dessin de la tête que j’ai tiré à cet instant précis.

Les derniers kms nous offrent encore de super chemins en sous-bois, tortueux, souples mais l’arrivée sur Pontivy est traitre car on termine par une boucle de 3 ou 4 km avant de repiquer définitivement vers l’arche (et la bière) tant attendue. Comme souvent, les jambes « reviennent » en toute fin de course et j’arrive à redoubler quelques gars (ce qui ressemble en réalité plus à une course entre escargots traileurs boiteux et dégoulinants). J’arrive enfin, vois mon chrono de 8h21 et « Place 70 » (sur 232 finishers seulement) s’afficher sur l’écran. Je suis frustré comme jamais je l’ai été sur un trail, sentiment qui me gâche la satisfaction d’être parvenu au bout de ce TKB avec un temps pourtant inférieur au 8h30 que je m’étais fixé. Finalement, j’aurais beaucoup appris sur cette course et j’espère que je pourrais me servir de tout ça sur les prochaines courses. Car oui, il y’en aura bien d’autres…

BIERES !!!

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